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EdnaMendes - Page 2

  • Suivez sa voix

    Et si le silence est d'or alors, sa voix est mon air. Elle s'élève haut, au creux d'un souffle. Elle se répand, forte et claire. Elle s'immisce par tous les pores de ma peau en écorchant mes oreilles qui n'en sortent pas indemnes. La mélodie n'est alors qu'un murmure qui se fraie un chemin jusqu'a mon coeur...une explosion d'émotions qu'elle libère. Sa voix est une hache qui fissure par à coup la barrière en acier qui retenait mes émotions planquée à l'arrière de mes organes vitaux.

    Elle me rappelle les phrases qu'on peut lire dans les livres et qui trifouillent les tripes pour faire sortir des secrets que l'on cache si profond qu'on imagine que jamais personne ne viendra les déloger. Et elle arrive, forte, ancrée sur la scène. La bouche pleine de sons, des do ré mi qui m'atteignent sans crier gare. Elle vous fait lever la tête. Et courbée sur la scène elle va chercher au fond de son âme les mi fa sol prêt à vous achever de l'autre côté de la vitre. Vous qui n'avez rien demandé. Juste un zappage intensif, un moment de vide devant l'écran qui vomit sa bile à longueur de journée. Et sans crier gare, là en face, derrière la vitre les sol la si qui vous embrigadent dans leur danse. 

    Et si le silence est d'or, alors sa voix est mon silence. Chargée d'histoires. Chargée d'espoirs. Chargée d'elle. Elle qui prend la musique à bras le corps. Comme un tout. La musique est pleine d'elle et elle est pleine de musique. Des notes qui s'élancent en farandoles parce qu'elle les apprivoise. Comme ses enfants. Elle aime chaque note qu'elle nous offre. Et autant d'amour alors dans des solfèges qu'elle met en scène avec passion. 

    La fougue de ses 20 ans qu'elle n'a pas encore. La fougue d'une chanteuse qui s'émerveille chaque matin qu'on puisse se suspendre à ses lèvres par les oreilles. 

     

    To Yseult qui chante comme une reine

  • La glace

    Et si mon coeur s'ouvrait, peut-être que je ne serais plus si froid, et alors l'été prendrait possession de moi. Et alors peut-être aussi que je m'embraserais. Et à force de trop de chaleur, est ce que peut-être je ne brulerais pas mes ailes? Mes ailes entourées de givre, qui les maintient, droite, toute droite. Si,droite sur ce chemin sans filet, sans barrière qui me mènerait tout droit vers là où, il n'y aurait aucune blessure. Et ma main droite gelée, que je vous serre, que je vous sers adroitement, sans déborder. Tout à ma peur de vous paraitre chaleureux. Je ne suis que glace, je ne fond plus depuis longtemps. Fondre, s'éparpiller de mièvreries, couler d'émotions, barbantes et assommantes. Laissez moi vivre de mes cristaux de neige qui me maintiennent en vie, à peine, parmi vous. Je souffle et j'embue mon entourage d'un air glacial. Je souffle sur mes doigts et je ne réussis qu'a les engourdir un peu plus. Et ma main gauche dérange, je ne touche plus personne et je ne suis plus touché. La glace est persona non grata par chez vous. Au milieu ici, je fuis le feu que vous dégagez. Vous irradiez de vos flammes douces mais brulantes qui me chatouillent la nuque et ça me démange de vous rejoindre. Et pourtant...quand le feu s'éteint, il reste quoi? Des cendres, froides. Froides et douloureuses qui imprègnent la moindre parcelle de votre monde. Ma glace n'est pas souffrance. Elle est prudence. Ma glace est mon moi, j'ai oublié d'allumer le feu depuis longtemps et j'ai arraché la mèche. Et mon coeur, il bat, mais au rythme d'un hiver sans fin.

  • Moi, etrangère en France

    Ce soir j'ai mal au coeur. Parce que les discours extremistes se banalisent. On met les étrangers dans le même panier. Comme ça en gros. En tas. Parasites, profiteurs et j'en passe. Et oui, ça doit exister. Il y en a. Mais que fait on de ceux qui sont venus ici, en aimant la France. en s'intégrant. Ils ont posés leur bagages et ont cherché comment faire partie du pays. En faire partie, le compléter. Lui apporter quelque chose à ce pays. Ce beau pays qui est la France. La France j'y ai grandis. La culture française je l'adore. La France m'a fait grandir. Et vous savez à quel point c'est difficile quand e l'autre côté il y a votre autre culture qui vous prend aux tripes. Ce bout de pays que vos parents vous ont mis dans les veines aussi. Mon autre pays à moi c'est le Cap-Vert. Un endroit magnifique. oui, mais pauvre. Mais pas que. Le Cap-Vert c'est tout un tas d'autres choses qui font partie de moi, de ma famille, de mes soeurs. Et j'ai grandis ici, en France. La belle France. Pays d'égalité, où on montre du doigt ceux qui ne travaillent pas, ceux qui vivent d'aides sociales, parce que vous comprenez , c'est mal. Ici, on doit gagner sa vie. Alors déjà quand vous êtes français c'est mal vu.Et en 2013, etre étrangers, ça signifie pleins de choses negatives pour certains. On vit sur le dos de la France, alors que moi depuis que je suis petite j'ai plutot la sensation de vivre en son ventre. Il a fallut apprendre la langue, il a fallut faire des efforts en plus pour paraitre moins différents, jusqu'a ce qu'enfin la couleur de la peau disparaisse pour laisser place à moi, en tant que personne. Je ne suis pas qu'un bout de papier. Ma carte de séjour annuelle qui est le seul lien avec ma condition d'étrangère. Et, oui le français je le parle bien. N'en déplaise à certains qui pourraient me comparer à un macaque. Je ne suis pas un animal, je ne pense pas. Je travaille, je cotise comme ils disent. Je ne touche même pas d'allocs, quoique j'en ai touché à une epoque, et vous savez quoi, j'ai même été au chômage pendant neuf mois! Et oui la caricature parfaite de l'étrangère immigrée.

     

    Mais, j'ai été élevé par ma maman. qui était fière qu'on grandisse ici et qu'on aille à l'ecole. Ma maman m'a appris à cherir la France. Elle n'a jamais craché dessus. Et je suis sure qu'ils sont des milliers comme elle, comme moi, plutôt que ceux que les médias vous décrivent. Alors faites attention à ce qu'on voudrait que vous pensiez. Regardez autour de vous. Simplement.

  • C'est moi

    Rien ne s'efface. Celle qui noircissait ses pages, de mots, de pensées, de rimes. C'est moi. Même si j'ai déserté ces pages depuis des mois, presque une année, je reviens et je me sens à ma place. Je m'étais perdue. Où? Un peu partout, mais dans la peine surtout. Le genre de peine traitre qui vous colle à la peau et vous oblige à devenir une autre. Une que je ne connais pas vraiment. Mais qui se lève le matin, vit sa vie et oublie que les mots ont été ses alliés si longtemps. Oui des amis, mais quand on a plus assez de mots pour décrire cette perdition alors on se tait et on ne cherche plus à noircir les pages. J'ai juste accepté de faire semblant. D'être une autre. On m'a ôté un bout de moi et ce n'est pas la première fois. Qu'est ce qui était différent cette fois? Je ne sais pas. Je ne saurais même pas décrire ce tréfonds de noirceur et de desespoir dans lequel j'ai plongé. Juste seule face à ma noyade. Parce que je me suis noyée. Etouffée dans mes larmes que je n'avais que peu le droit de montrer. Les larmes qu'on a pas le droit de laisser couler sont celles qui vous empêche d'avancer, de guérir et de revenir à la vie. Alors clouée dans ma convalescence je sentais des murs s'élever, et qu'un chemin à prendre. Un seul. Celui du un pas devant l'autre pour ne pas tomber tout a fait. La sensation de marcher en équilibre sur un fil d'acier qui aurait pu me trancher en deux si jamais je vacillais. Mais enfin j'ai entrevu un rai de lumière qui me rappelle à moi. Alors à bientôt! 

    Edna

  • Je déménage...

    Après de nombreuses années à noircir des pages ici, j'ai décidé que j'avais envie de changement...

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    Merci à tous et à très bientôt.

    Edna.

     

  • Sans issue

    Ce blanc m'angoisse. Il prend une telle ampleur qu'il me faut le remplir à tout prix. Un blanc trop silencieux, qui se propage tout autour de moi et en moi. Le blanc n'est pas pur mais juste envahissant.  La toile blanche du peintre, la page blanche de l'écrivain, les murs blanc d'une maison, le blanc d'une conversation. Personne n'aime. On remplit les blancs, on les habille, on les pare de milles mensonges colorés pour leur faire dire quelque chose. Tout pour que ce rien ne continue pas d'exister. Mais il est là. Comme un abysse immense qui nous renvoie à notre ignorance, à nos manquements, à nos peurs. La peur du vide, le vertige qui nous fait tanguer. Si on tombait de nos vies y aurait il une chute finale grandiose? On ne tombe pas, on s'en empêche à coup de pilules blanches, de poudres blanches et de soutanes blanchse qui nous donnent une sensation d'immensité. Parfois j'ouvre grand les bras et je regarde le soleil jusqu'a ce qu'un flash blanc m'aveugle, et je me dis c'est la la clef, le blanc nous aveugle et on se rend la vue avec toutes les couleurs de nos vies.

    Le jour où j'ai tenté de recouvrir tout le blanc de ma vie avec mon sang, je me suis senti encore plus vide. Vidé d'energie. En vain j'ai voulu combler ce qui n'existait pas en réalité. Comment combler des vides que l'on imagine seulement? J'ai voulu croire que je ne savais pas où j'allais, je me suis persuadé que mon existence ne valait rien, parce que je n'arrivais à rien. Mais qu'était ce rien? A quoi est ce que je voulais arriver? Je ne sais pas vraiment. Mon sang, si rouge, si vif, c'était un peu de ma vie active que j'étalais sur ma vie passive. Il ne s'est pas passé énoromément de temps avant que des sirènes stridentes hurlent en bas de chez moi. Un quelconque voisin avait du s'inquiéter de me voir me vider de mon sang et avait du prévenir le SAMU.

    Ils m'ont renfloués avec le sang d'autrui. D'une bonne âme qui allait donner son sang une fois par an sans doute. Et je me sentais à deux depuis à l'intérieur de moi. Je ne suis plus seul mais j'ai toujours peur du vide.

  • Papa

    Je suis née pour que tu m'apprennes la vie. Étais ce toi l'homme penché au dessus de mon berceau. Ce visage flou que je me rappelle souvent? Étais ce toi le premier homme de ma vie? L'homme dont je ne retiens que les absences. Je te cherchais. Je te réclamais. Et quand tu étais là, c'est comme si tu ne l'étais pas. A quoi pensais tu? Timidement, j'ai voulu mille fois lever la main vers toi. Te donner la main et que tu ne la lâches pas, et que tu me montres comment on vit. Tu étais si grand, et moi si petite. Je levais la tête vers toi, et je cherchais ton regard qui déjà me fuyais. Quand je jouais, je sentais ton regard sur moi. Lourd. Tu me sondais? Tu apprenais à me connaître. Comme si ne nous pouvions ne nous aimer que de loin. Et j'ai grandis. Nous nous aimions de loin. En silence. Par frôlement. Une choregraphie parfaitement orchestrée. Si par hasard on se retrouvait dans la même pièce, un silence effrayant s'installait. Qui étais tu toi? D'où venais tu? Où étais tu hier? Où seras tu demain? Je suppliais en moi même, parles moi, parles moi. Dis moi ta vie, dis moi tes rêves. Tu étais un étranger si familier que ça me troublais. Comment peut on grandir auprès de quelqu'un sans rien savoir de lui? Des bribes d'histoires, des instants volés, des souvenirs voilés. Encore aujourd'hui quand je pense à toi, un immense vide s'empare de moi. Un abysse colossal de rien. Des questions, des regrets. De la colère. Colère étouffée, jamais dite. Tout ces actes manqués, ses paroles ravalées, ses espoirs déçus. Le tableau est noir, gris, tâchés. Plus jamais il ne sera beau parce que j'ai oublié les couleurs. Il y en a eu peut être. Des instants colorés, des éclats de rires. Des jeux avec toi. Peut être même que tu as été fier de moi, un jour. Et je ne le sais pas. Le noir a gagné, le morne, le creux, le triste. Le temps qui passe a voilé le reste. Le temps cruels qui ne recule pas, mais avance chaque jour plus vite, plus fort, plus dur. Le temps ne m'a pas laissé profiter de toi. Tu étais là et absent, et quand tu étais absent je t'imaginais pensant à moi, peut être. Des fois, je dis papa, PaPa, papapapa. Et je me demande à qui je m'adresse. Tu étais mon père. Tu es mon père. Mon papa n'existe pas. J'ai eu un père, et pas de repère. Je me suis perdue, et retrouvée seule. Je me suis faite de tes manquements, de tes actes barbares. Je suis faite de cette part de toi que je ne connais pas. Cet enorme pont d'interrogation qui tout les jours flotte sur ma vie, et qui fais que je me sens moitié moi. Ou trois quart moi. Il en manque un bout. Papa, papa. Quand tu seras là, alors je serais entière.

  • Rage

    Elle a la rage au ventre. Une colère si noire et si haineuse que si elle l'avait devant lui elle lui arracherait les entrailles. Pour savoir ce que ça fait. Il ne prend pas de gants. Et souvent il lui retourne le ventre, d'un mot, d'une indifférence. Sait il qu'elle est là et qu'elle ravale ses larmes? Par fierté. Ne plus jamais pleurer pour lui, ne plus verser de larmes. Plus une seule goutte à la mémoire d'un homme qui l'ignore et qui bafoue son amour. Elle m'aime? Et alors? Elle le hais si fort que tout son corps le ressens. Elle serre ses poings, se mord les lèvres...Si elle se mettait a hurler, elle sait qu'elle ne pourrait plus s'arréter. Alors elle se tait. Si elle se mettait à parler qui saurait ce qu'elle dirait? Je t'hais, je t'aime, je t'hais...Elle le hait, mais elle l'aime tant.

    Elle fait couler un bain. L'eau déborde, mais ce n'est rien. Elle s' immerge dans l'eau brûlante et elle aime ça. Elle regarde sa peau rougir sous l'effet de l'eau trop chaude et se laisse aller. Elle coule au fond de l'eau et y reste. Elle ne respire plus, au bout d'une minute sa tête lui tourne, sa poitrine réclame de l'air mais elle résiste. Elle contracte tout son corps. Ne pas bouger, ne pas bouger. Elle a mal, mais ce mal n'est en rien comparable à son mal d'amour. Elle en profite avec déléctation. Elle aime cette douleur qui s'empare d'elle. Ça se diffuse en elle, elle a mal mais elle est si détendue. Elle sourit. Et reviens à la surface. C'était si bon, si barbare. Elle souffle fort pour apprécier la vie qui se réeinstalle en elle. Soudain, sans crier gare un rire hystérique s'empare d'elle. Elle rit longtemps. L'eau s'agite, coule autour d'elle, partout, elle n'y prête aucune attention et continue à rire. Epuisée, enfin elle s'arrête. Elle est étonnée.

    Si par hasard elle se remet à penser à lui, elle retourne dans son bain et s'arrête de respirer. En apnée elle l'oublie. Elle n'y pense plus. Il quitte ses pensées, pour une journée, parfois deux...un jour, pour toujours.