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  • Sans issue

    Ce blanc m'angoisse. Il prend une telle ampleur qu'il me faut le remplir à tout prix. Un blanc trop silencieux, qui se propage tout autour de moi et en moi. Le blanc n'est pas pur mais juste envahissant.  La toile blanche du peintre, la page blanche de l'écrivain, les murs blanc d'une maison, le blanc d'une conversation. Personne n'aime. On remplit les blancs, on les habille, on les pare de milles mensonges colorés pour leur faire dire quelque chose. Tout pour que ce rien ne continue pas d'exister. Mais il est là. Comme un abysse immense qui nous renvoie à notre ignorance, à nos manquements, à nos peurs. La peur du vide, le vertige qui nous fait tanguer. Si on tombait de nos vies y aurait il une chute finale grandiose? On ne tombe pas, on s'en empêche à coup de pilules blanches, de poudres blanches et de soutanes blanchse qui nous donnent une sensation d'immensité. Parfois j'ouvre grand les bras et je regarde le soleil jusqu'a ce qu'un flash blanc m'aveugle, et je me dis c'est la la clef, le blanc nous aveugle et on se rend la vue avec toutes les couleurs de nos vies.

    Le jour où j'ai tenté de recouvrir tout le blanc de ma vie avec mon sang, je me suis senti encore plus vide. Vidé d'energie. En vain j'ai voulu combler ce qui n'existait pas en réalité. Comment combler des vides que l'on imagine seulement? J'ai voulu croire que je ne savais pas où j'allais, je me suis persuadé que mon existence ne valait rien, parce que je n'arrivais à rien. Mais qu'était ce rien? A quoi est ce que je voulais arriver? Je ne sais pas vraiment. Mon sang, si rouge, si vif, c'était un peu de ma vie active que j'étalais sur ma vie passive. Il ne s'est pas passé énoromément de temps avant que des sirènes stridentes hurlent en bas de chez moi. Un quelconque voisin avait du s'inquiéter de me voir me vider de mon sang et avait du prévenir le SAMU.

    Ils m'ont renfloués avec le sang d'autrui. D'une bonne âme qui allait donner son sang une fois par an sans doute. Et je me sentais à deux depuis à l'intérieur de moi. Je ne suis plus seul mais j'ai toujours peur du vide.