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Mon fantôme

Où que j'aille je traîne ce poids. Lourd comme une enclume qui m'ancre plus bas que terre. Et je me pare de mon plus faux sourire pour faire comme si. Comme si tout était beau. Comme si j'étais heureux. Comme si encore tout les soirs je m'asseyais à notre table pour déguster le dîner qu'avec amour tu avais préparé. Devant le miroir j'ai les yeux fuyant. Je ne peux plus croiser mon regard et ma barbe s'épaissit jour après jour. J'ai le teint cireux, mais mon faux sourire m'accompagne et je dis que je travaille trop, je dis que je dors mal car les voisins sont bruyants. Mais ce sont mes pensées les plus bruyantes qui s'agglutinent à la queue leu leu pour laisser s'étendre les remords. Je me mord les lèvres aux sang, j'ai froid et chaud et j'éclate d'un  rire sonore comme un dément la nuit. Le matin je me lève hagard d'avoir passé une telle nuit et où que j'aille je traîne ce poids. Je suis prisonnier de ma peine. Incarcéré dans ma culpabilité. Toi seule, peut me libérer, mais tes yeux me suivent et me haïssent. Ton regard me fait peur, et je sens ta présence. Je sais que tu veux te venger. Tu glaces mon sang, et ça te plait. Je le vois ton demi sourire qui ressemble tant à une grimace. Mes mains se rebellent. Elles ne font plus ce que je leur dit. Elles écrivent des mots sans que je n'ai rien demandé. Des lettres rouges vif qui forment ton prénom. Que je n'oublierais jamais. Comme si tout les soirs tu venais enlacer tes pieds glacés contre mes jambes, et que je sentais ton souffle chaud dans mon dos. Tu parsemais un peu de toi dans ma vie sans me laisser le choix. Quelques cheveux roux dans ma salle de bain, quelques livres sur mon canapé, et ton parfum dans l'air. Ton parfum qui m'enveloppait comme un plaid en hiver. C'était toi et je me rappelle chaque secondes de chaque minutes de chaque heures que tu pouvais passer juste à me regarder ou flâner dans ma chambre sans daigner la quitter. Tu souriais comme si j'étais une merveille absolument extraordinaire et tu sussurais de drôles de mots à mes oreilles. Je cueillais tes baisers comme des fleurs en été. C'était comme du miel et j'ai fini par ne plus pouvoir m'en passer. Je te voulais, toi, je voulais tes cheveux partout, tes baisers sur mes joues, tes pieds, je te voulais entière tout le temps. Et tu t'es lassée. Tu ne flânais plus, ton parfum avait déserté, tu ne laissais plus tes cheveux traîner. Tu devenais jour après jour un fantôme, et je savais que tu allais le devenir pour de vrai. J'ai seulement voulu t'y aider. Et que tu restes mon fantôme. Que tu me hantes comme tu le fais déjà si bien. J'ai pris ta vie pour que tu ne l'offres à personne d'autres. Elle m'appartenait ta vie. Tu l'avais étalé chez moi et je voulais la garder. Mes mains ont sérrés ton joli cou blanc et te voilà à moi pour toujours.

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