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L'amoureux

On se dit toujours après coup qu'on aurais du. Qu'on aurais pu. Que si on avait su. Et alors quoi? Les regrets ça sers à rien. Le mal est fait. On l'a fait. On y est allé. On a fauté. C'est le jeu ma pauvre Lucette comme dirais l'autre. Mais l'autre il a jamais fais d'erreur évidemment...

Je me suis surpris à changer de trottoir par peur de retomber amoureux. Ca fait tellement mal d'aimer. De mémoire d'hommes, je n'ai vu personne aimer sans souffrir. C'est un don de soi trop important. Je préfère rester égoïste et ne m'offrir à personne. Les emmerdes, très peu pour moi. Et puis j'épargnerais sûrement à une demoiselle ma compagnie. Bah oui quoi. Je n'ai rien d'exceptionnel Qui pourrais avoir envie de jouer au jeux de l'amour et du hasard avec moi? Non, je ne suis pas Marivaux, loin de là. Je préfère les discours de Shakespeare. Il a compris très tôt qu'il n'y avait rien de bon dans le fait de tomber amoureux. Je l'aime cet anglais. Avant d'adhérer à mes idées, j'ai fais comme le plus banal des hommes. Je suis tombé raide dingue d'une jeunet et jolie intrigante. Elle m'a fait vivre de merveilleux et doux moments. Vrai. Ces moments là m'ont rendu tout chose. Elle avait sa façon de me faire craquer quand elle voulait quelque chose. Tellement amoureux que j'étais foutu. Je me suis totalement mis à sa merci. Ca pour donner, j'ai tout donné. Il me restait à peine mon slip. Mon coeur tout enflé d'amour et de passion en était douloureux, mais c'était agréable je me rappelle. C'était mieux qu'un bel été d'être avec elle. Quand j'étais en elle c'était autre chose qu'être dans une vulgaire salope ramassée sur un trottoir. J'étais chez moi dans sa chair. J'étais mieux que nulle pars ailleurs. Voilà, rien que le souvenir me donne une trique de tout les diables. En parlant de diable, c'était une vraie diablesse. Un démon en robe de soie. Elle m'a rendu fou, d'abord d'amour et puis enfin fou de folie. Elle me demandait du temps. Trop de temps. Elle me demandait des sentiments, des preuves, plus, toujours plus. Pourtant je l'aimais. Mais le montrer, ça... Jamais satisfaite la demoiselle. Voulait elle me saigner à blanc? Je lui ai tant donné, mais aveugle, elle ne voyait rien. Elle réclamait. Elle me volait des mots doux. J'aurais préféré qu'elle se contente de ce que je donnais. Parce que vous savez, ce n'est pas que je ne voulais pas. J'avais peur de tout donner d'un coup et qu'un jour je me réveille et qu'il n'y ait plus rien à donner. J'économisais donc. Ma radinerie d'amour ne lui a pas plu. Elle s'en est allé réclamer ailleurs ce que je ne lui donnais pas. Et ça vous savez, ça vous tord le coeur. Ca vous retourne de bas en haut et de gauche à droite. Ca vous donne un coup de poing dans l'estomac. Ce genre de douleur par contre n'a rien d'agréable. Ah non. J'avais d'ailleurs tellement mal que je me suis demandé si je n'avais pas un cancer en fait. Le seul cancer dont je souffrais c'était ce que cette satané marie couche toi là m'avait fait. Ah la maudite! Elle avait lacéré mon coeur. Mon coeur qui n'appartenait qu'a elle. Mon coeur qui lui était tout acquis. Mon coeur que j'avais déposé à ses pieds. Il lui a suffit d'un instant pour me l'émietter. 

Je suis resté longtemps à traîner cette douleur. Ce mal m'accompagnait toute la journée et toute la nuit. Jusqu'au jour où j'ai pu l'oublier un peu, et réussir à vivre avec comme une amie. Ma meilleure amie. Celle qui m'empêcherait de refaire la même connerie. On ne m'y reprendra plus. Parce que de toute façon vu ce qu'il reste de mon coeur, aimer c'est fini pour moi. 

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