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Suivie

C'est le premier homme de ma vie. C'est le permier que j'ai aimé. Le premier qui m'a touchée. Le premier que j'ai haï.

Petite, je le contemplais avec de grands yeux admiratifs. Il représentait alors toute ma vie. Ma petite menotte dans sa grande main, j'aurais pu le suivre jusqu'au bout du monde. Je sais que si on tentait de me séparer de lui, je poussais de grand cris. Il était mon repère. Mon phare. Puissant. Sa force irradiait dans tout l'appartement. Quoi qu'il fasse, quoi qu'il m'apprenne je le regardais des heures durant. Je ne me lassais pas. J'avais l'impression qu'il savait tout ce qu'il y avait à savoir et que quoi que je lui demande il saurait toujours me répondre.

Quand un amour est inconditionnel, peux t'il tourner à la haine si vite? La vérité c'est que malgré toute ma haine, je l'aime encore.

La première fois, j'ai senti sa présence derrière la porte avant même qu'il rentre. Partout où il était, je sentais sa présence avant même de l'apercevoir et ce jour là n'a pas fait exeption. Mon sourire s'est élargi lorsque je l'ai vu rentrer. Il était fébrile, tremblant. Ca ne m'a pas inquiété. J'avais toute confiance en lui. J'aurais gravi des montagnes si il me l'avait demandé. Ce qu'il cherchait ce soir là, c'était différent. Malsain. Mais je ne le savais pas encore. Mon coeur était heureux qu'il soit là près de moi. Il a posé ses mains sur mon ventre, et encore une fois la seule chose que j'ai ressenti c'est la chaleur que ce contact dégageait. J'ai mis longtemps à comprendre ce qu'il voulait. Ce qu'il était venu faire là. Dans l'obscurité de ma chambre. Il voulait que je me donne à lui. Que je m'ouvre à lui. Que mon corps lui appartienne.

Quand un amour est inconditionnel, peux t'il tourner à la haine si vite?

Mon admiration pour lui, ma confiance, mon amour tout entier à tourner à un sentiment de dégout profond. J'avais mal. Une douleur ténue. Sous ma peau. Mes dents sérrées m'empêchaient de pleurer. Mais j'avais mal à la machoire, dans la gorge, dans la poitrine. Partout. Pire, j'avais froid. Et après ça je n'ai jamais céssé d'avoir froid. Mon père m'a offert l'hiver.

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