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Le prix

Mon père était persuadé que cent milles était le chiffre magique. Ma mère gardait le silence, plongée dans une grande reflexion. Je l'avait toujours connue plus réfléchie que mon géniteur. Elle devait reflechir à toutes ces choses que la somme pourrais lui permettre de payer et les envies qu'elle lui permettrait d'assouvir. Je ne pouvais que les contempler, fascinée par le zèle qu'ils mettaient à cette entreprise. Fixer un prix. Cela semble facile. Et pourtant, donner une valeur à ce qu'on veut vendre demande une profonde méditation. Si j'avais à faire, ce qu'ils s'étaient décidé à faire, je serais surement aller chercher un avis extérieur, mais pour eux l'enjeu était trop grand. Mon père malmenait ses cheveux bruns bouclés en les triturant, comme si cela allait lui apporter la solution. Ses yeux tournaient très vite dans leur orbites et dans tout les sens, j'avais l'impression qu'il devenait fou. Voilà deux bonnes semaines que cette décision absurde leur était venue, et voilà donc deux semaines que je les observait sereinement en souriant. D'accord ils avaient décidé de me vendre, cependant ça ne me faisait ni chaud ni froid. Grand bien leur fasse. Je ne pouvais me résoudre à aimer des parents qui me considéraient comme un simple accessoire dont on pouvait se débarrasser contre de l'argent. Ils avaient eu des années fastes où le caviar et le champagne faisait partie de leur quotidien, et même alors je n'étais pour un qu'une simple reproduction miniature d'eux mêmes, dont ils étaient fier plus par vanité que par instinc maternel et paternel. Je ne les ais jamais appellés ni papa, ni maman. ni père ni mère. Elle, j'évitais soigneusement de l'appeler, j'évitais d'avoir à lui parler, je ne l'ai jamais nommée, car j'ai appris bien vite que nommer une chose c'était lui donner de l'importance. Lui, je l'interpellais par des hé, ho, je communiquais à l'imperatif : donnes, prends, tiens. Et douze ans après ma naissance, la ruine. Je m'y suis faite, de leur richesse, je n'avais toujours eu que les miettes. De leur pauvreté, je n'espérais pas mieux, je n'ais pas été déçue. Me voilà donc sur le point d'être vendue, et il n'étaient même pas d'accord sur le prix. Cent milles euros...

L'idée m'est venue aussi soudainement qu'une envie de me vider la vessie. Je suis allée dans la cuisine, j'ai ouvert le tiroir dans lequel ma mère rangeait les couteaux, j'ai choisi le plus tranchant et je suis allée les rejoindre. Devant eux, j'ai commencé à me trancher les veines. Partout où j'apercevais mes vaisseaux bleu ou vert je coupais. Lorsqu'ils s'en sont rendus compte, il n'y avait plus rien à vendre que mon corps inerte.

Commentaires

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