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Au téléphone

Quand mon téléphone a sonné, je n'ai pu que soupirer et longuement. Je savais que je ne devais pas répondre mais je savais d'autant mieux que j'allais le faire. Ma main s'est saisie du combiné. Un vieux téléphone rouge pétant des années soixante dix que j'avais hérité de mes parents. Dans ma main toute pâle, le rouge paraissait presque vulgaire. J'étais fascinée par le pouvoir de cet outil de communication dont plus personne ne pouvait se passer, fascinée parce qu'a l'autre bout du fil, à des kilomètres d'ici il pensait à moi et avait décidé de me parler et comme par magie, grâce à un inventeur ingénieux nous allions pouvoir nous dire ces choses qui nous méneraient encore un peu plus loin dans l'indécence.

Avant de prononcer le "allo" de rigeur dans ces cas là, j'ai écouté sa respiration rapide et impatiente. Je l'imaginais préssé d'entendre ma voix, d'écouter mon être répondre à son corps. Lorsque enfin j'ai pu prononcer les mots magiques, j'ai senti le rouge me monter aux joues, et tout près de mon oreille j'ai entendu un râle de soulagement. Il avait eu peur que je ne réponde plus à ses appels, même s'il restait persuadé que je n'en avait pas la volonté. Ce que je ne lui avait jamais dit c'est que rien qu'au son de sa voix tout mon corps s'embrasait en un instant, et je devenais aussi brulante qu'une flamme de bougie si il commençait à me carresser de ses mots. Je n'avais de cesse de me mordiller les lèvres pour rester consciente de la situation et même alors j'avais du mal à garder les pieds sur terre. Il était capable de me faire perdre la raison. Le plaisir est un doux ennemi. Très dur à dompter, très dur à battre car quand il est là, il deviens plus que difficile de garder sa raison intacte. Ma raison me hurlait de me retirer, mais le désir était plus fort. Et sa voix à l'autre bout du fil me plaisait tant. Ensemble, on refaisait le monde, on se racontait nos vies et rien ne pouvait venir atténuer ce désir fou qui nous animait. Cette fois là j'avais pris la résolution d'y mettre fin, mais le téléphone me lancait des éclairs rouge, et je ne savais comment interpréter ça. Alors comme toutes les autres fois, je me suis abandonnée, j'ai laissé mon corps me dicter ma conduite, et j'ai partagé avec lui une nuit de folie.

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