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Oui, je le veux

J'allais dire oui. Je le jure. Et puis le voir là, immobile, lui toujours en mouvement. J'ai du me rendre compte de qui il était vraiment. Un homme. Simplement, sans rien de plus que les autres. Un pénis, des os et de la chair. En l'observant droit comme un I, sourire idiot sur le visage, j'ai su que finalement il me fallait dire non. Je n'allais pas passer ma vie à supporter ce sourire béat d'admiration. Je suis certaine qu'il pensait que c'éatit le plus beau jour de sa vie, et ça m'a donné encore plus envie de faire dix pas en arrière.

Prenez sa demande par exemple. Je n'arrive même plus à me rappeller. C'était au restaurant...banal. Il n'a même pas fait l'effors d'une demande grandiose. Allez savoir pourquoi j'ai accepté. Le vin surement. Ma tête me tournait, il me semble. Et lui, le même sourire heureux, qui illuminait son visage.

J'ai tout de même tourné mon regard vers l'assistance avant de répondre. Ma future belle maman. Je lui enlevais son fils unique, la prunelle de ses yeux, elle qui était veuve depuis une dizaine d'années. J'ai vu défiler dans ma tête des déjeuner dominicaux devenant un passage obligé dans notre vie. Oh, non... Je n'en voulais pas de ces déjeuners où la moindre discussions serait d'un ennui mortel et où elle se sentirais obligée de faire un gigot qui deviendrait alors notre repas préféré. Mes parents, la larme à l'oeil qui nous regardaient avec bienveillance. "Notre fille quitte le nid". Devais-je réellement m'envoler vers un autre nid que je construirais avec l'homme immobile. Et tout le reste de nos deux familles resepctives impatient à l'idée d'entendre ma réponse, sourire scotchés aux lèvres. Pourquoi se sentent ils obligés de sourire?  Et pourquoi lui se sent il obligé de rester là immobile?

Je ne pouvais pas dire oui. Devant eux, devant lui. Dire oui, oui, oui. J'ai donc dis non. Si j'avais su, j'aurais surement dit oui.

Sa mère n'a pas apprécié cette réponse. Elle a bondit du premier rang directement sur moi, a enroulé son chale autour de ma gorge et a sérré fort, en hurlant que nul n'avait le droit de faire du mal à son fils, que j'allais payer. Elle serrait si fort, que j'ai étouffé, manqué d'air, je suis devenue rouge et puis j'ai rendu l'âme. Personne n'a vraiment réagi, c'est ce qui m'étonne. Depuis je hante l'eglise en soufflant oui à toute les mariées. Dire non, c'est la mort assurée.

 

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