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Rouge

Voilà. Je ne suis plus la même. Je suis allé au bout, je n'aurais jamais pensé en avoir le courage. J'en avais rêvé, milles fois. Chaque détail, l'exitation, la haine qui me portait. Je me suis mille fois réveillée déçue car ce n'était qu'un rêve. Et voilà. Aujourd'hui c'est la réalité. Une sombre réalité, qui résonne encore dans mes tripes, qui coule dans mes veines, qui coule sur mon visage. J'ai quitté son minuscule appartement tout de suite après pour retrouver la lumière du soleil. Et maintenant, debout sous les rayons du soleil, je savoure le fait d'être en vie. Mon coeur bat librement dans ma poitrine, libérée de sa présence, libérée du fait de savoir qu'il vivait quelque pars pas très loin de moi. Je contemple mes mains, celles là même qui lui ont infligé la punition ultime. Elles sont pleines de sang. La droite beaucoup plus que la gauche, et ce beau liquide sombre coule sur le sol. J'observe fascinée, comme si les derniers restes de sa minable vie s'en allait rejoindre la crasse immonde de la terre.

 

Je respire fort, très fort, trop fort. Je suis heureuse. Plus rien ne m'effraie, je pense que je vivrais vieille, et que ce souvenir me portera durant les prochaines années. Je marche pour m'éloigner de cet endroit où se cache l'horreur, les gens se retournent sur mon passage et je leur souris. Je veux partager avec eux ce sentiment diffus de bohneur qui se répend dans tout mon être. J'ai pourtant l'impression de leur faire peur. Je comprend pourquoi en surprenant mon reflet dans une vitrine. Je suis couverte de sang. Mes long cheveux blond ont changé de couleur, et les pointes sont visqueuses, coulantes. Ma jolie chemise blanche que j'avais mise pour l'occasion a de longues trainées de sang sur toute la longeur et mon jean est beaucoup plus foncé aux genoux. Je ne savais pas que j'étais dans cet état là. Je ressemble à "Carrie" le personnage de Stephen King...térrifiant. Je porte la preuve de ce que je viens de faire. Cette vision fait monter en moi un sentiment plus confus...du dégoût de moi même.  Je ne suis plus du tout fière et mes genoux commencent à trembler. Je commence à pleurer et mes larmes se mêlent au sang que j'ai fait couler. Ca coule dans ma bouche, et ce goût métallique et salé me donne un violent haut le coeur que je ne peux retenir. Je vide mes tripes, là sur le bitume, devant les passant. Je vomis ma haine, je vomis celle que j'étais, je vomis mon acte. Mais malheureusement rien ne s'efface. Je reste là à vomir encore et encore, jusqu'a ce que de bruyants hoquets me coulent au sol. Et ma punition à moi arrive.

 

Des policiers en civils sortent d'une voiture rouge, quatres hommes. Ils viennent vers moi et je leur lance le dernier sourire dont je ne serais jamais plus capable.

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