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L'an de plus

Le miroir n'a jamais été un de mes proches ami. Le reflet de l'autre côté m'a toujours intimidé. Comment croire que cette autre c'est moi? Aujourd'hui j'ai vingt cinq ans. Je cherche le changement. Celui qui enfin fera de moi une femme. Je ne vois rien. Le même visage poupin au teint pâle qui me donne l'air effarouchée. Je me détaille, profil droit, profil gauche. Même pas un bouton. J'attendais tellement de cette nouvelle année.

Je finis par m'observer nue devant le miroir. Toujours les mêmes boutons beiges en guise de seins. Je suis plate, je l'ai toujours été. Vraiment rien n'a changé. J'entre dans l'ère du quart de siècle de vie sans aucun changement. Les bras ballants, je me demande quoi faire.

 

Café noir. Expresso. Amer. Je grimace. Mais je le bois d'un trait. Sans sucre. C'est ce qui me manque à ma vie. Un peu de douceur sur le goût âcre de mon existence. Je sors.

La ville n'a pas non plus changé son rhytme pour moi. C'est la même danse. La même symphonie. Et aujourd'hui j'ai décidé d'entrer dans le jeu.

Boutiques. Vendeuses. Carte bleue. Restaurant. Serveurs. Additions. Metro. Crasse. Retour à mon appartement.

Je m'affale sur mon canapé. J'ai vécu cette journée comme les autres. Sans en apprécier la saveur. Mais quelle saveur dans le fait de faire les boutiques? Je n'ai pas choisi la bonne méthode. Je sors.

La nuit tombée sur la ville lui donne un tout autre air. L'air de s'être paré de milles bijoux. Tout est illuminé, tout scintille, même les gens. Sauf moi. Je remonte me parer à mon tour et au milieu des autres je me sens moins différente.

Boite de nuit. Vodka. Danse. Mojito. Danse. Un homme canon.

A deux nous rentrons chez moi. Je le regarde fouiller mon corps sans le regarder vraiment. Et me dit que c'est tant mieux. Il ne remarquera pas que je n'ai pas de seins. Lorsqu'il entre en moi je ressens enfin le changement. J'ai vingt cinq ans pour la quinzième fois et je suis toujours aussi désirable.

Il pars rejoindre la collection de mes maris potentiels au fond de ma cave. Je regarde ces corps désarticulés dont la peau se détache peu à peu, d'autres ne sont déjà plus qu'un tas d'os et je me sens mélancolique. L'année prochaine peut être que...

 

 

Commentaires

  • lol dis donc toi !

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